Cette étrange nostalgie venue des Étoiles...
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À la fin des années 70, une vague bien particulière de dessins animés (et même de séries) déferle sur la Gaule. Vague qui d’ailleurs continuera durant les années 80. Le point commun de ces récits ? L’espace, ses mystères et ses dangers…

Tout commence, pour bien des enfants de l’époque, par Goldorak, cet incroyable « robot des temps nouveaux ». La série raconte l’histoire d’Actarus, exilé d’une planète lointaine et venu défendre la Terre contre la menace des forces de Véga. C’est l’heure (déjà) des premières polémiques sur la violence dans les DA destinés aux enfants. Loin de n’être qu’une suite de combats, Goldorak va pourtant se révéler non seulement porteur d’un message écologique très en avance sur son temps, mais aussi accumuler régulièrement les scènes émouvantes, souvent d’une profondeur rare. En effet, évitant l'écueil d'un affrontement qui ne serait que manichéen, la série va mettre en scène des personnages étonnants, qui se sacrifient par sens du devoir, regrettent leurs erreurs ou encore changent de camps. Les morts poignantes se succèdent, embellies par une bande son extraordinaire et très loin de se limiter au(x) seul(s) générique(s).

Dans cette fin de décennie, qui annonce des années 80 très « colorées » et optimistes, le futur est encore synonyme de progrès, sinon moral, au moins technologique. Les auteurs imaginent la conquête spatiale de demain et font rêver des enfants naïfs dont le regard se lève vers les étoiles avec envie et une pointe de frissons.
Galactica (ou Battlestar Galactica 1978), une série américaine cette fois, dévoile des humains errant à la recherche de la mythique 13e colonie, établie sur la Terre. Là encore, il luttent contre des ennemis extraterrestres, appelés Cylons (des robots créés par des… reptiliens). Les héros principaux, le capitaine Apollo (interprété par Richard Hatch) et le lieutenant Starbuck (joué par Dirk Benedict), sont charismatiques et portent des uniformes beige et brun, du plus bel effet, qui ont un petit côté « western » et apportent une touche de réalisme (on n’est pas dans le clinquant ou le pyjama flashy à la Star Trek). Les vaisseaux, le Viper en tête, sont également fort bien fichus. Comment ne pas tomber sous le charme de cette saga qui, d’ailleurs, deviendra culte et connaîtra une suite ?




Digne successeur de Goldorak dans Récré A2, Albator s’éloigne des dessins animés gentillets avec une approche sombre et quelque peu angoissante. En 2977, un gouvernement mondial contrôle et anesthésie la population grâce à « l’abrutisseur mondio-visuel » (la télé et les réseaux sociaux avant l’heure en somme). Mais un jour, une menace extraterrestre survient. Les Sylvidres, des créatures végétales d’apparence féminine, semblent avoir des vues sur notre monde. Le gouvernement, dépassé, met rapidement leurs exactions sur le compte du capitaine Albator, un corsaire de l’espace qui, au contraire, fait tout pour combattre ces envahisseurs. 
L’atmosphère était très particulière, à la fois désenchantée et pessimiste, ce qui rendait la série fascinante (et effrayante, mais je parle ici de ces frissons anodins et volontairement recherchés et appréciés, personne n’était traumatisé, à l’époque, par un peu d’imaginaire…).

Il n’est pas possible de faire l'impasse sur San Ku Kai, une autre série au générique (français) inoubliable (les paroles sont de Didier Barbelivien, la musique d’Éric Charden), qui était très axée, là encore, sur la castagne et les arts martiaux. Il n’est plus vraiment question ici de la Terre, les humains ayant colonisé de nombreux autres systèmes. C’est d’ailleurs l’un deux, le quinzième système, qui va être la proie des Stressos (quel nom de merde !). Et oui, car comme le chante Charden, « là-haut, dans l’espace, quelqu’un nous regarde ». Et visiblement, ce quelqu’un a décidé de s’installer dans le salon à grands coups de mawashi geri. Inutile de dire que les cours de récréation de l’époque ont connu bien des remakes de ces combats épiques.

Mais la série qui m’a probablement le plus marqué, après Goldorak, fut Ulysse 31. Seulement 26 épisodes pourtant, mais quelle formidable déclinaison de l’Odyssée ! 
Ulysse, à la tête du vaisseau Odysseus, va bien involontairement offenser les dieux. Ceux-ci le condamnent à errer à travers l’espace, à la recherche de la Terre, alors que son équipage est presque entièrement placé dans un état léthargique. Ulysse, Télémaque, Thémis et Nono, le petit robot, vont devoir affronter bien des dangers avant d’espérer pouvoir rentrer chez eux.
Tout était, dans ce DA, absolument magique. Le côté SF, la mythologie parfaitement revisitée, le vaisseau (particulièrement original et classe) et même les génériques (dont le Ulysse revient, très punchy).




Tout cela va bien évidemment ouvrir la voie, par la suite, à bien d’autres œuvres encore, comme Capitaine Flam, V : Les VisiteursJayce et les Conquérants de la Lumière ou encore Galaxy Express 999
Bien souvent, l’on évoque à raison le sentiment nostalgique que ces histoires suscitent chez les quarantenaires ou cinquantenaires. L’on pourrait penser qu’elles ont vieilli, que bien des éléments, comme l’animation, sont dépassés. Mais ce serait oublier que l’important dans un récit, c’est la manière de le conter. Ces œuvres, pour certaines en tout cas, demeurent vivaces dans l’esprit de bien des adultes pour de très bonnes raisons. Notamment parce que ce qu’elles proposaient au jeune public était loin d’être niais ou simpliste. Ces séries abordèrent notamment, avec une certaine audace, la menace que fait (toujours) peser l’humanité sur sa propre (et seule !) planète ; le totalitarisme soft, à base de divertissements abrutissants ; la manipulation et même la mondialisation et ses effets néfastes. La forme fut soignée également, avec des musiques dont certaines sont devenues mythiques et sont dignes des plus grandes bandes originales jamais composées. Et puis… il y avait, perdu dans la noirceur, cet espoir mince mais solide. 
C’était le temps de l’héroïsme, du courage, de l’abnégation. C’était le temps des héros faits de ce bois solide qui ne plie ni ne casse au moindre coup de vent. C’était le temps où les robots pouvaient être aussi drôles et gourmands. Le temps où l’Homme se rêvait si grand, si noble, qu’il en défiait même les dieux lorsqu’il les jugeait injustes. C’était le temps où l’avenir était au fin fond de l’espace et l’espoir à la surface de nos cœurs.
Le temps où les étoiles fascinaient et promettaient de tragiques mais fabuleuses aventures...

Nos petits yeux de gamins ont vu Dantos être tué par Minos. Ils ont assisté à la fin du Cyclope et à la vengeance de Poséidon. Nous avons vu la très sexy Diana dévorer un rat. Nous avons vu l'Atlantis affronter la Grande Armada. Nous avons tremblé avec des héros d'un autre temps, nous les avons vu pleurer, échouer, puis se relever et vaincre. Nous avons goûté à la terreur venue des profondeurs du cosmos, et nous avons aimé ça. 
Comment ne pas ressentir une douce mélancolie lorsque l'on a assisté, fébrile, à tant de drames et de merveilles ? Voilà qui explique sans doute un peu les vaisseaux et figurines qui ornent nos étagères et nos mémoires. Car si le plaisir de la découverte n'a pas d'égal, le plaisir du souvenir, moins explosif, plus amer, ne peut être dévoré par le temps. Il demeure à jamais intact, dans les limbes des cerveaux enfiévrés et dans le vaste multivers de l'imaginaire. 



Road House - le remake
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Comment, à partir d'un malentendu, faire un bon film détesté par Télérama ? (ce qui est toujours un bon signe)

Le malentendu, c'est de prétendre que le Road House original, sorti à la fin des années 80, serait un film "culte". Culte en quoi ? Il a eu un certain succès en salle à sa sortie, c'était un film d'action plutôt sympa, mais vite oublié. Avant la sortie du remake et la campagne de pub l'accompagnant, je n'avais jamais entendu qui que ce soit qualifier le premier opus de "culte". C'est juste un de ces films, très courants à l'époque, où un héros "cool et invincible" met une raclée aux méchants de service, le tout servi avec une bande-son musclée et une jolie nunuche tombant amoureuse du héros. Rien de culte donc là-dedans, juste un honnête divertissement destiné à vider temporairement la tête des rares spectateurs qui ont quelque chose dedans. 

Plus de 30 ans plus tard, voilà donc le remake, que personne ne réclamait, qui sort en grande pompe sur Amazon Prime (si tant est qu'une sortie sur Prime puisse être qualifiée ainsi). Et la surprise est... bonne. Alors que la plupart des critiques sont mitigées voire franchement injustes ("Swaize doit se retourner dans sa tombe" ; "c'est moins drôle que l'original" ; "les personnages perdent en profondeur"...), le long-métrage s'avère non seulement digeste mais amusant.

Revenons un instant sur les critiques prises en exemple. Le Road House original serait "drôle" ? Mais à quel moment ? Le film de 1989, au contraire, se prend très au sérieux. Si on le regarde aujourd'hui avec du recul, en en riant un peu, c'est parce que les codes ne sont plus les mêmes et que bien des choses (le personnage principal en premier lieu) sont exagérées et totalement invraisemblables dans ce film. Mais à la base, c'était juste un film d'action musclé et très premier degré. Avec même un soupçon de philosophie martiale en prime.
Quant à la profondeur des personnages... on avait un héros surhumain, parfait, et quelques personnages secondaires insipides lui servant de faire-valoir. On a déjà vu plus profond, même pour l'époque. 




Ce nouveau Road House n'a donc pas à rougir de la comparaison mais, en plus, il s'avère sur bien des plans plus efficace que le premier. Bon, sauf peut-être sur l'histoire d'amour, réduite au strict minimum avec une actrice transparente qui fait office d'erreur de casting. Mais tout le reste tient la route. Et en premier lieu, Jake Gyllenhaal, affûté physiquement et impeccable dans son rôle de castagneur flegmatique. 
Ensuite, les combats (essentiels tout de même) sont bien fichus. Non pas qu'ils soient réalistes (ce n'est pas le but ici) vu la quantité de coups que les protagonistes se prennent alors qu'un seul suffirait à mettre KO n'importe quel guerrier bien burné, mais tout en étant spectaculaires, ils évitent le côté "je te mets toute une série de gnons, puis c'est à toi", à la Rocky. La distribution de salade de phalanges et de cocktail de panards est ici plus équilibrée lors des gros affrontements contre Knox. 
Enfin, le grand "méchant" de l'histoire justement, incarné par Conor McGregor (un combattant MMA, bien réel et légendaire) est parfait. Non seulement parce que physiquement, il est impressionnant, mais surtout (et on en arrive au point fort du film) parce qu'il est... drôle. 

En effet, Doug Liman (réalisateur de La Mémoire dans la Peau ou, entre autres, Edge of Tomorrow) parvient à donner suffisamment de second degré à la plupart des scènes pour qu'elles soient à la fois efficaces visuellement et drôles. Entre les répliques, plutôt bien écrites, ou la première apparition totalement folle de Knox, le spectateur garde un sourire complice aux lèvres. Le "complice" est important : on ne rit pas du film parce qu'il est mauvais, on rit du second degré et du décalage évident employé par le réalisateur.

Alors au final... on obtient un film honnête, divertissant, qui ne se prend pas au sérieux mais ne prend pas non plus les gens pour des cons, en soignant dialogues, chorégraphies martiales et montage. 
Non seulement le nouveau Dalton ne fait pas honte au premier, mais il s'avère au moins aussi attachant et charismatique. Et sur le long terme, il ne serait pas étonnant qu'il remporte la bataille contre le temps et s'impose dans les esprits comme la référence en termes de... de films de mecs qui se pètent la gueule dans des bars miteux.  

Pas un chef-d'œuvre, mais certainement pas un navet non plus.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Gyllenhaal, impressionnant et charismatique.
  • La présence de Conor fucking McGregor !!
  • L'humour, très bien dosé.
  • Ce qu'il faut de spectaculaire.


  • L'héroïne, bien fade en comparaison de la sublime Kelly Lynch.
Collector #17 : La Lincoln Zephyr du Capitaine Haddock
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Gros plan sur la Ford Lincoln Zephyr utilisée par Tintin et le Capitaine Haddock dans l'album Les 7 Boules de Cristal.

Cette version à l'échelle 1/24e mesure environ 20 cm de long par 7 cm de large. La boîte transparente, dotée d'un arrière-plan pluvieux, fait, elle, environ 26 cm de long par 12 cm de large.

Le véhicule en métal a belle allure, avec notamment sa carrosserie brillante. Les personnages sont détaillés et bénéficient de visages parfaitement réalisés. Milou, sur la banquette arrière, accompagne bien sûr les deux compères.

Le véhicule est encore trouvable aux alentours de 70 euros. Parfois un peu moins en étant patient et en cherchant bien. 

Un engin qui aura fière allure dans une vitrine !






Église électrique
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N’est pas Dick (Philip K.) qui veut.
Enfin, soyons honnêtes : il est difficile de savoir si la volonté de l’auteur était bien, comme l’affiche un peu trop ostensiblement l’éditeur, de faire la nique au père d’Ubik, du Maître du Haut-Château et du Dieu venu du Centaure (également cité dans l’extrait du Library Journal Review qui chapeaute la quatrième de couverture dans l’édition Bragelonne de 2010). Cependant, le moins que l’on puisse dire, c’est que la route est longue et l’écart conséquent.
 
À présent, si on laisse de côté la pesante campagne publicitaire chargée de vanter les mérites d’un auteur alors en devenir, et sans doute très prometteur, on peut jauger de l’intérêt propre du livre. Et là, même s’il ne peut se permettre de lutter dans la catégorie d’un Dick, voire d’un Richard Morgan (quoique ?), Jeff Somers propose une œuvre qui, malgré son manque total d’originalité, apporte son lot non négligeable de rythme, de suspense et d’action dans un décor intéressant.

S’il fallait oser une comparaison, ce serait plutôt avec l’Andrevon du Travail du furet à l’intérieur du poulailler : une ambiance film noir dans un monde post-apocalyptique, en moins politisé et plus frénétique. La même narration désabusée à la première personne, le même regard lucide et désenchanté sur un monde pourri où 95 % du peuple cherche à survivre dans des conditions indécentes tandis que quelques privilégiés semblent intouchables.
 
Chapitre XVII, p. 180, §3 : Avery passe un contrôle d’identité.
S’ils m’avaient observé plus attentivement, ils auraient pu remarquer les mauvaises dents, les cicatrices, l’accent – mais ils n’ont pas fait attention. Si tu avais l’air riche, tu pouvais bien leur tendre une carte d’identité écrite à la main avec des fautes dans ton nom, ils s’en fichaient. Avoir l’air riche, une compétence que se devait d’acquérir tout criminel digne de ce nom – le plus tôt possible dans sa carrière. 
Tentons un résumé. Sur une Terre qui peine à se reconstruire, seules deux catégories de personnes vivent correctement : les flics de la Fédération, invincibles et intransigeants, faisant régner l’ordre par tous les moyens – surtout les plus expéditifs – et les Moines de la nouvelle et mystérieuse Église électrique, aux visages artificiels dépourvus de toute expression, passant leur temps à prêcher. Pour tous les autres, c’est la misère, et la vie dans les rues bondées, entre des immeubles menaçant de s’effondrer, n’est pas de tout repos.


Avery Cates est un "flingueur". Un des meilleurs. La preuve ? Il a 37 ans, et il est encore en vie. Sauf que là, il est dans la merde : traqué par les flics à cause d’un contrat qui a foiré, il a passé les dernières heures à échapper à l’étau qui se resserre de plus en plus. Mais il y a pire car il a pu voir à l’œuvre l’un de ces moines, censés être pacifiques, et la rumeur s’est avérée exacte : pour vous recruter, l’Église électrique doit vous tuer.
Somers nous introduit ainsi dans cet univers aux codes archi-connus (un exemple au hasard : le manga Gunnm) avec la litanie répétée à l’encan par les Moines de l’Église électrique :
 
Laissez-moi vous mettre sur la voie de crépuscules infinis.
Laissez-moi vous sauver.
 
Le problème, c’est que le vif du sujet est davantage une traque (double, puisque le traqueur du début - Avery Cates, le Flingueur narrateur - devient le traqué) qu’une enquête. Et ensuite, on passe aux principes des films de « casse » avec recrutement d’une fine équipe pour une mission impossible (buter le Chef mystérieux de la non moins mystérieuse Église tout en échappant aux flics de la Fédé, pourtant impitoyables et infaillibles, et à ce Moine bizarre qui semble avoir gardé des souvenirs de son passé, et qui, c’était couru d’avance, en veut à mort à Avery). En bref : toutes les puissances se sont liguées contre ce petit criminel qui se satisfaisait juste d’avoir vécu plus longtemps que la majorité de ses concitoyens. 

Notre anti-héros, pour survivre, ne pourra compter, d'abord, que sur son expérience. Sa hargne aussi, celle qui vient des laissés pour compte obligés de survivre au sein d’une plèbe sans foi ni loi. La chance surtout – et même la Providence, incarnée par ce personnage tout-puissant qui le secondera plus d’une fois, tout en le laissant dans le flou le plus complet quant aux objectifs réels de sa mission. Évidemment, Avery se rebiffera souvent, se posant des questions légitimes sur le bien-fondé de ce qu’on lui demande de faire et sur les tenants de toute cette affaire. Il n’en saura (et nous avec, pauvres lecteurs) rien jusqu’à la révélation finale. Bien entendu.
 
Quand tu as tué quelqu’un pour de l’argent, toute ta vision du monde en est bouleversée. Le meurtre est un remède miracle […] Tu comprends que le monde est juste une putain de machine. Tu pousses ici, il se passe quelque chose. Tu tires là, il se passe quelque chose. Et au bout d’un moment, tu prends conscience qu’avec de la pratique, tout devient possible. 
 
Passé donc l’agacement des premières pages contre une publicité abusive et ce terrible sentiment de déjà-lu, on se complaît un poil paresseusement dans le rythme trépidant des tribulations d’Avery, personnage stéréotypé mais sympa, flanqué d’assistants complètement barrés quoique doués dans leur domaine. Le tempo est rapide, à l’image de ces chapitres ultra-courts construits méthodiquement (c’est à dire qu’ils s’achèvent systématiquement par un happening). Les péripéties nombreuses, les méchants très méchants (et coriaces) et la mission de plus en plus difficile se dessinent sous un style brut, efficace, sans fioriture, très proche des polars US qui abondent dans les librairies à l'approche de l'été. En fait, on se régale, comme devant un bon feuilleton des années 80, plein de bruit et de fureur, avec une once de discours vaguement politique qui se permet même des velléités philosophiques.


Reste l’Église électrique. Belle invention tout de même, aux ramifications qu’on sent très vite aussi nombreuses que douteuses. Elle constitue un plus-produit évident dans la structure et le contenu du roman. Oh, ne vous attendez pas à des révélations à la Soleil vert, toutefois l’ensemble de l’intrigue vaut le détour, et les explications s'avèreront plutôt savoureuses. On en sort flanqué d'un sourire de contentement car on s’aperçoit qu’on a passé, finalement, un peu de bon temps avec ces gaillards au caractère bien trempé tout le long d'une course-poursuite haute en couleurs dans une ambiance rappelant furieusement Blade Runner. On en oublierait presque les récriminations des premières pages, avant de déplorer l’absence marquée de présence féminine (à part une otage, la pauvre).

Pas révolutionnaire (quel que soit le sens que vous donnerez à ce terme) mais franchement cool. Du coup, si vous avez accroché, d'autres volumes sur Avery Cates pourraient vous intéresser (cinq romans et une dizaines de nouvelles). L'auteur semble avoir eu du mal à se sortir de cet univers et n'a pas produit grand-chose à côté.

 


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un contexte attractif.
  • Des personnages attachants.
  • Un rythme trépidant.


  • Pas à la hauteur des modèles revendiqués.
  • Cela sent parfois le réchauffé, pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent.
Écho #36 : Wehrmacht 46
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Gros plan sur Wehrmacht 46 - L'arsenal du Reich.

Et si la Deuxième Guerre mondiale n'avait pas pris fin en 1945 ? Voilà l'hypothèse, souvent rencontrée dans de nombreuses uchronies (cf. par exemple Wunderwaffen ou Le Maître du Haut Château), qui est ici reprise par les éditions caraKtère afin de proposer deux ouvrages techniques extrapolant l'armement que le IIIe Reich aurait pu aligner en 1946.

Le premier tome est consacré à la Heer (infanterie) et à la Panzerwaffe (blindés), le second tome regroupe les éléments de la Luftwaffe (aviation), de la Kriegsmarine (marine), des Waffen SS ainsi que les armes nucléaires. Bien entendu, il ne s'agit pas d'inventer de toutes pièces des avions de chasse ou des fusils d'assaut, mais bien de se baser sur les recherches et les prototypes d'époque pour avoir une projection la plus réaliste possible et dévoiler quelles auraient été les doctrines d'utilisation des différents équipements et véhicules, ainsi que les unités concernées.

Le contenu est particulièrement complet et soigné, avec schémas, photos et dessins de qualité, associés à une mise en page claire et élégante. Chaque tome (160 et 207 pages) présente une couverture souple et un papier glacé du plus bel effet. 
Le prix (39,90 euros pour chaque volume) est en adéquation avec le format (21 x 28,5 cm environ), la qualité générale et la masse de travail nécessaire pour aboutir à un tel résultat.

À conseiller aux passionnés d'Histoire, d'armes, mais aussi aux auteurs cherchant de la documentation, voire même aux amateurs de jeux de rôles.