Abalone : un classique indémodable
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Les fêtes qui approchent à grand pas nous donnent l'occasion de revenir sur un énorme classique du jeu de stratégie : Abalone.

En général, lorsque l'on aborde des jeux sur UMAC, il s'agit d'adaptations tirées d'univers de fiction, comme le Risk Game of Thrones, de jeux avec figurines/modèles réduits, comme Wings of War, ou encore de jeux de rôles, comme Paranoïa, qui nécessitent tous un temps de mise en place, d'apprentissage, voire un certain effort d'immersion. Cette fois, nous avions envie de vous faire (re)découvrir quelque chose de plus facile d'accès, pouvant convenir à toutes les générations.
Alors, évidemment, quelques billes sur un hexagone, ça peut sembler un peu austère, surtout en comparaison de superbes figurines ou des milliers de cartes d'un Magic par exemple, mais même ceux qui semblent un peu hostiles à ce jeu au premier abord finissent en général par y succomber après la première partie. Et pour cause, il est d'une grande richesse malgré les apparences.

Pour ceux qui ne connaissent pas du tout, commençons par le principe de jeu.
Le but est d'éjecter six des billes adverses du plateau. Pour cela, il faut simplement les pousser. Trois billes blanches peuvent en pousser une ou deux noires, ou deux billes peuvent en pousser une seule. Chaque joueur peut déplacer une, deux ou trois billes à chaque tour à condition qu'elles soient contiguës et qu'elles se déplacent sur le même axe.
Les règles sont d'une telle simplicité qu'on peut les expliquer en deux minutes à peine. L'on peut donc commencer à jouer très rapidement. Par contre, une fois en action, les choses se corsent car les possibilités sont énormes.

Au niveau de l'aspect tactique, l'on peut mettre en avant quelques éléments fondamentaux. Certains se retrouvent également aux échecs, comme le contrôle du centre ou la conservation de l'initiative, d'autres sont spécifiques à Abalone, comme la constitution d'un bloc (vos billes sont plus efficaces et protégées rassemblées) ou la nécessité de briser les lignes d'attaque adverses (une manœuvre plus rentable que le simple blocage).
La position des billes apporte un avantage certain, au point que certains joueurs n'hésitent pas à sacrifier parfois une de leurs billes pour conserver une position dominante. Bien entendu, il arrive un moment où l'avantage positionnel ne peut plus compenser l'infériorité numérique.

Outre le jeu classique, il existe des dizaines de variantes, avec des positions de départ différentes, des modifications des règles, l'introduction de billes neutres, de zones interdites, bref, les possibilités sont infinies.
Un Abalone multijoueurs (appelé Abalone Quattro à l'étranger) est également disponible mais, bizarrement, plus en France (il est facilement trouvable en Allemagne ou sur ebay, les règles françaises étant consultables sur le net). Cela permet de jouer à trois (chaque joueur dispose alors non plus de 14 billes mais 11) ou à quatre, par équipe de deux (chacun ayant alors 9 billes). Diverses versions Deluxe sont également sorties, certaines avec des plateaux en bois (cf. cette version "antique", vendue à... plus de 200 euros, mais magnifique).

Abalone s'avère donc un jeu esthétique, épuré (autant au niveau des règles que du matériel), fun, addictif et intelligent. Si l'on peut trouver le prix un peu cher en comparaison du contenu, très basique, il sera rapidement rentabilisé grâce à une durée de vie phénoménale et un intérêt sans cesse renouvelé.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Très facile d'accès.
  • Grande richesse de jeu.
  • Élégance du plateau et des billes.
  • Variantes quasiment infinies.

  • Dommage qu'il ne soit pas (ou plus) possible d'acheter juste des jeux de billes de différentes couleurs.